Vous avez un ou plusieurs contrats d’assurance-vie, un patrimoine qui commence à peser, ou simplement envie de ne pas subir la prochaine réforme fiscale ? Alors cet article s’adresse directement à vous. Le projet d’impôt sur la fortune improductive (qu’on appellera IFI-2) pourrait modifier en profondeur la gestion de vos assurances-vie — on vous explique comment, pourquoi, et surtout comment anticiper pour ne pas être piégé.
Qu’est-ce que l’impôt sur la fortune improductive (IFI-2) ?
Le 31 octobre 2025, l’Assemblée nationale a voté un amendement visant à transformer l’actuel Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI) (portant sur l’immobilier) en un impôt sur la « fortune improductive ». :
Voici ce qu’il faut retenir :
- Seuil d’entrée : 1,3 million € de patrimoine net taxable (inchangé par rapport à l’IFI).
- Taux unique : 1 % pour tous, alors que l’IFI avait un barème progressif (0,5 % à 1,5 %).
- Assiette élargie : elle ne se limite plus aux biens immobiliers. Elle inclut désormais les biens mobiliers « improductifs » comme objets précieux, yachts, cryptomonnaies, placements financiers non directement investis dans l’économie, certains contrats d’assurance-vie.
- Exclusion / abattements : par exemple, pour la résidence principale un abattement est prévu (exonération jusqu’à 1 M € selon version) ou possibilité d’exclure un bien par foyer fiscal dans la limite d’un abattement d’1 M €.
- Étape législative encore en cours : le texte doit encore passer le Sénat et une commission mixte. Donc tout n’est pas figé.
En clair : si votre fortune « ne travaille pas assez », vous risquez d’être taxé. C’est un tournant dans la fiscalité. Pas seulement “riches = taxés”, mais “patrimoine dormants = taxés”.
Pourquoi cette réforme ?
Le gouvernement justifie cette réforme par le besoin de recentrer l’épargne vers l’investissement productif : « l’épargne qui dort doit contribuer autrement ».
Quelques enjeux affichés :
- Encourager le financement des entreprises, de l’économie réelle.
- Réduire la part de l’épargne passive qui ne sert pas au développement économique.
- Marquer une justice fiscale symbolique (répondre aux critiques sur les ultrariches).
Cependant, certains observateurs estiment que cette réforme est « une retouche limitée », sans grand effet réel, voire qu’elle pourrait rapporter moins que l’IFI.
Comment votre assurance-vie est-elle concernée ?
Ce qui change pour l’assurance-vie : ce n’est pas tant l’enveloppe que la composition du contrat qui est regardée. La réforme introduit la notion de “supports productifs vs improductifs”.
Alexis de Patrimy : « Votre assurance-vie n’est pas condamnée - mais elle doit bouger. Si vous êtes resté figé en fonds euros, vous êtes dans le viseur. »
Quels supports sont les plus exposés ?
- Fonds euros : capital garanti, souvent obligations d’État/liquidités → très probablement classés comme « improductifs ».
- Supports immobiliers (SCPI, SCI, OPCI) : déjà inclus dans l’IFI, ils pourraient être partiellement concernés par l’IFI-2, mais le périmètre exact n’est pas encore défini.
Quels supports peuvent être préservés ?
- Unités de compte actions/ETF investi dans des entreprises → considérés “productifs”.
- Produits structurés
- Unités de compte obligations d’entreprise : selon les textes, pourraient être considérés productives.
- Contrats d’assurance-vie bien pilotés, avec arbitrage régulier : ils peuvent être défendus.
Exemple
Imaginez : vous avez un contrat de 500 000 €, dont 80 % en fonds euros, et vous avez un patrimoine global net de 1,5 M € (hors résidence principale). Vous êtes donc au-dessus du seuil de 1,3 M € et la majorité de votre assurance-vie est en “fonds euros = impôt probable”. Résultat : votre exposition à l’IFI-2 est élevée.
A contrario, si vous avez le même contrat de 500 000 €, mais réparti 50 % fonds euros / 50 % unités de compte actions, alors la moitié peut être moins concernée. Ce n’est pas “zéro risque”, mais beaucoup plus acceptable.
Quelle est l’exposition réelle pour les épargnants ?
Quelques données récentes :
- En 2024, l’ancien IFI a rapporté environ 2,2 milliards € pour 186 000 foyers concernés.
- L’encours de l’assurance-vie en France dépasse 2 000 milliards €.
- Le rendement attendu pour l’IFI-2 est encore flou : l’État évoque une fourchette de 1 à 3 milliards € supplémentaires, mais certains analystes estiment que ce montant pourrait être inférieur à celui de l’IFI.
- La réforme pourrait toucher davantage les “millionnaires moyens” que les ultrariches diversifiés, car le barème unique de 1 % peut réduire la progressivité.
Autrement dit : si vous êtes dans la zone “patrimoine net >1,3 M €” et que vous avez des placements en fonds euros ou liquidités importantes, c’est votre profil. Pour les ultra-riches très diversifiés, l’impact pourrait être limité.
Points de débat & incertitudes
Voici ce qu’il reste à clarifier - et pourquoi cela joue en votre faveur pour anticiper.
- Définition exacte de “improductif” : quels supports d’assurance-vie seront visés exactement ? Les textes détaillés manquent.
- Méthode d’évaluation de l’assiette : comment sera-t-elle calculée pour les assurances-vie, les liquidités, les cryptomonnaies ? Rien n’est acté.
- Quel bien exclure ? : un bien par foyer fiscal peut être exclus dans la limite d’1 M €. Cela peut être stratégique.
- Effet budgétaire incertain : certains estiment que la réforme rapportera moins que prévu ou que les “fuites” seront importantes.
- Calendrier d’entrée en vigueur : le texte n’est pas encore définitif, ce qui donne une fenêtre d’action pour les épargnants.
Cette période d’incertitude est une opportunité stratégique pour **vous positionner avant tout le monde** - ce que recommande Alexis de Patrimy.
Stratégies d'optimisation détaillées (et urgentes)
Voici le plan d’action que l'on vous recommande :
Réduisez la part de fonds euros
Si, actuellement, votre contrat d’assurance-vie est à > 70 % en fonds euros, vous devez bouger. L’idée n’est pas de tout sortir mais de répartir progressivement vers des unités de compte productives. Cela montre à l’administration que votre capital “travaille”.
Choisissez des supports actifs/productifs
Misez sur :
- ETF actions mondiales diversifiées (faibles frais).
- Obligations d’entreprises ou fonds high yield (avec modération selon votre profil).
- Fonds ISR, thématiques “économie verte” ou “impact social” — qui peuvent être vus comme productifs.
Alexis de Patrimy : « Votre contrat d’assurance-vie n’est pas juste une tirelire pour l’avenir : c’est un levier actif. Montrez que votre capital est en mouvement. »
Optimisez vos autres enveloppes
N’utilisez pas uniquement l’assurance-vie. Pensez à :
- PER (Plan Épargne Retraite) – soutien à la longévité et épargne productive.
- PEA – actions européennes, avantage fiscal après 5 ans.
- Compte-titres - flexibilité, mais attention à la fiscalité.
La diversification enveloppe/produit est un levier essentiel face à l’IFI-2.
Surveillez vos liquidités dormantes
Avoir trop de cash inactif, sur des comptes ou livrets, peut devenir une cible. Il faut “faire travailler” ce capital ou le répartir librement. Sinon, il pourrait être requalifié comme “improductif”.
Simulation proactive & arbitrages internes
Faites réaliser une simulation personnalisée :
- Quel serait l’impact sur votre assurance-vie en restant comme vous êtes ?
- Quel arbitrage minimal peut faire baisser votre assiette exposée ?
- Quels contrats conserver, lesquels modifier ou clôturer ?
Important : privilégiez les arbitrages internes plutôt que des rachats/retraits massifs pour ne pas déclencher de fiscalité additionnelle ou perdre l’antériorité fiscale.
Cas pratiques & scénarios
Cas 1 : Madame A possède une assurance-vie de 800 000 €, dont 90 % en fonds euros. Son patrimoine global net est 2 M €. Elle ne fait rien. Le plafond est 1,3 M €, elle est largement au-dessus, et sa part “improductive” est très élevée → forte exposition.
Cas 2 : Monsieur B a 1,4 M € de patrimoine net. Il a un contrat d’assurance-vie de 500 000 €, 40 % en fonds euros, 60 % en UC actions et obligations. Il diversifie aussi via PEA et PER. Son exposition est modérée, et il bénéficie d’une marge d’anticipation.
Scénario « worst-case » : IFI-2 entre en vigueur en 2026 ou 2027, les décrets précisent que 100 % des fonds euros des contrats sont intégrés à l’assiette. Vous n’avez pas réagi → vous vous retrouvez avec une facture supplémentaire annuelle de plusieurs milliers d’euros.
Scénario « pré-actif » : Vous rééquilibrez votre contrat sur 2 ans, diminuez les fonds euros à 30 %, augmentez les UC actions/obligations, ouvrez un PER, mobilisez vos liquidités. Vous réduisez votre “exposition immeuble” et limitez la charge fiscale. Vous êtes proactive et vous contrôlez les arbitrages.
Le point d’Alexis de Patrimy
« Arrêtez de croire que “je verrai quand ça sera passé”. Cette réforme est **votre réalité avant qu’elle ne le devienne pour tous**. La passivité devient un luxe trop cher. Ceux qui prennent les devants garderont le contrôle. Les autres paieront. »
« Si je devais résumer en un mot : bougez. Votre assurance-vie ne doit plus être un carnet de chèques doré au fond d’un tiroir. Elle doit être un outil actif. C’est cette différence que l’administration regarde. »
Checklist d’action immédiate
- Vérifiez tous vos contrats d’assurance-vie : ancienneté, frais, supports.
- Calculez votre patrimoine net global : êtes-vous > 1,3 M € ?
- Estimerez la part en fonds euros/supports immobiliers : > 50 % ?
- Planifiez un arbitrage progressif : réduire fonds euros → augmenter UC actions/obligations.
- Ouvrez ou renforcez une enveloppe PER ou PEA si non encore fait.
- Diminuez vos liquidités dormantes (comptes inactifs, livrets peu rentables).
- Programmez un bilan patrimonial d’ici 3 mois pour suivre l’impact des textes définitifs.
Conclusion : anticiper, c’est protéger
L’impôt sur la fortune improductive n’est pas une mesure lointaine ou théorique. Il s’adresse à ceux qui disposent de patrimoine et qui laissent leur capital dormir. Il modifie la logique : ce n’est plus seulement « richesse » mais « capital qui ne sert pas l’économie ». Votre assurance-vie peut être très concernée.
Mais bonne nouvelle : vous avez encore une marge d’action. Chez Patrimy, nous pensons que l’anticipation est l’arme la plus puissante : rééquilibrer, diversifier, activer. Si vous agissez maintenant : vous restez maître. Sinon : l’État prendra la main.
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Image : Panorama de l'hémicyle de l'assemblée nationale par Richard Ying et Tangui Morlier - licence CC BY-SA 3.0





